Ce simple oubli dans un train ou une gare va coûter très cher (jusqu'à 1500 euros)

Ce simple oubli dans un train ou une gare va coûter très cher (jusqu'à 1500 euros)

Avec la loi Tabarot, les règles se durcissent dans les transports en commun, en particulier dans les trains et les gares. Les voyageurs distraits ou négligents s'exposent désormais à des amendes impressionnantes.

Vous l'avez sans doute déjà noté, prendre le train devient de plus en plus contraignant. Pas seulement à cause des tarifs qui fluctuent dans de grandes proportions et qui obligent à prévoir ses voyages longtemps à l'avance, mais aussi, plus simplement, à cause des bagages. En début d'année, la SNCF a en effet changé ses règles en imposant de sévères limitations sur le nombre, le type et les dimensions des bagages autorisés dans les trains – et en facturant des suppléments pour des suppléments autrefois gratuits. 

Mais ce n'est pas tout. Une nouvelle loi, dite loi Tabarot, entrée en application fin avril, vient encore durcir les règles, et, surtout, les sanctions concernant la gestion des bagages. Cette fois, il n'est pas question de confort ni même de tarif, mais de sécurité et de logistique. Car celle loi vise à éradiquer un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur : l'oubli de bagages dans les trains et les gares.

Dans les voitures comme dans les gares, une valise abandonnée n'est jamais prise à la légère. Le moindre objet délaissé, même par inattention, est immédiatement suspect. Surtout en période de plan Vigipirate renforcé. Chaque signalement déclenche une série d'interventions longues et coûteuses : périmètre de sécurité, interruption du trafic, intervention de brigades spécialisées avec des chiens renifleurs voire des démineurs… Ces interruptions à répétition pèsent lourd sur le trafic, et encore plus sur la facture des voyageurs concernés.

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Et le phénomène ne cesse de s'aggraver. À la SNCF, ce sont plus de 11 000 bagages oubliés qui ont nécessité une procédure Vigipirate l'an dernier. Face à cette hausse continue, les pouvoirs publics ont décidé de serrer la vis avec la loi Tabarot, du nom du ministre des Transports.

Désormais, trois niveaux de sanction sont prévus. Dans le cas le plus courant – l'oubli par simple étourderie –, l'amende peut atteindre 450 euros. Si le bagage n'est pas étiqueté, la sanction monte à 750 euros. Et si l'abandon semble volontaire, le contrevenant encourt jusqu'à 1 500 euros d'amende.

Ce nouveau barème met fin à l'ancien système, dans lequel la SNCF et la RATP facturaient des montants forfaitaires, bien moins dissuasifs. Pour la RATP par exemple, l'oubli coûtait jusque-là 150 euros, avec une pénalité qui augmentait si le paiement tardait. Ces montants sont désormais largement déés, et les agents disposent de plus de latitude pour évaluer la gravité de la situation.

Pour s'en protéger, une seule solution : étiqueter systématiquement ses bagages. La loi exige que figurent au minimum le nom et le prénom du propriétaire. Un numéro de téléphone est également recommandé. Pour ceux qui préfèrent ne pas exposer leurs coordonnées personnelles à la vue de tous, un système d'étiquette à QR code est en cours de déploiement. Il permet d'enregistrer ses informations personnelles en ligne, via un site sécurisé, uniquement accessible aux autorités.

 

Aussi contraignantes que paraissent ces nouvelles règles et les lourdes sanctions qui les accompagnant, il est fondamental de les respecter. D'abord, à titre individuel, pour éviter une amende salée. Ensuite, et surtout, pour l'intérêt général : l'oubli de bagages coûte cher à la collectivité en faisant perdre un temps précieux aux autres voyageurs, qui peuvent arriver très en retard à destination voire louper une correspondance.