Windows Update va orchestrer toutes les mises à jour de logiciels et de pilotes

Windows Update va orchestrer toutes les mises à jour de logiciels et de pilotes

Microsoft veut transformer Windows Update en véritable chef d'orchestre pour gérer toutes les mises à jour, du système comme des pilotes et des applications tierces. Un projet ambitieux qui soulève autant d'espoirs que d'inquiétudes.

Dans un billet de son blog officiel publié le 27 mai 2025, Microsoft a fait une annonce surprenante : l'éditeur veut faire de Windows Update un chef d'orchestre pour toutes les mises à jour logicielles. L'outil ne se contentera bientôt plus de télécharger les correctifs de sécurité du système d'exploitation. Dans une évolution majeure, Microsoft prévoit d'en faire une plateforme centrale unifiée pour gérer toutes les mises à jour des PC. Ce projet, en cours de test auprès des développeurs, vise à réunir dans une même interface les logiciels distribués hors du Microsoft Store, les outils professionnels ainsi que les pilotes des composants matériels. Un rêve d'unification qui, s'il aboutit, pourrait enfin mettre un terme à la jungle des installateurs et aux notifications redondantes qui empoisonnent la vie les utilisateurs.

Windows Update unifié : un centre pour toutes les mises à jour

Il faut reconnaître que la gestion des mises à jour sous Windows a toujours été laborieuse. Chaque application, chaque pilote, chaque outil métier a son propre mécanisme de mise à jour, son propre agenda et son propre système de notification. Un joyeux capharnaüm qui sème la confusion en entraînant des oublis, des ralentissements et une série de messages d'alerte souvent contradictoires. Microsoft promet de remettre enfin de l'ordre dans ce chaos grâce à une plateforme qu'il qualifie déjà d'orchestrateur unifié, capable de gérer automatiquement toutes les tâches de mise à jour selon une logique intelligente et centralisée.

Le principe repose sur une série d'API que les développeurs pourront utiliser pour inscrire leur application au sein de cette plateforme. Il leur suffira d'indiquer à Windows Update où se trouve l'installeur, comment déclencher le téléchargement et quelles conditions (redémarrage, échéances, type de paquet) sont requises. Microsoft se chargera ensuite de planifier les mises à jour au moment le plus opportun : pendant une période d'inactivité, en cas de branchement sur secteur ou à des heures définies par l'istrateur. Cette approche s'inscrit dans une stratégie éco-efficiente qui vise à réduire les pics de consommation U et les interruptions inopinées.

Mais cette ambition soulève aussi de sérieuses interrogations. Windows Update n'a pas toujours brillé par sa fiabilité. Entre les mises à jour forcées, les plantages système et les redémarrages malheureux, sans parler des versions boguées de Windows qui entraînent des plantages de PC et d'autres problèmes, Microsoft traîne une réputation que cette annonce ne suffira pas à effacer. De plus, cette centralisation implique un transfert de responsabilité des développeurs vers Microsoft. D'autant qu'il faut que ces derniers acceptent d'abandonner leurs propres systèmes de mise à jour, souvent développés sur mesure pour des usages spécifiques.

Windows Update unifié : un projet risqué

Le modèle que propose Microsoft n'est en outre ni inédit, ni révolutionnaire. Sur Linux, des gestionnaires de paquets comme APT, DNF ou Pacman permettent depuis des années de mettre à jour l'ensemble des composants logiciels via une seule commande. Des interfaces comme Discover rendent le processus visuel et accessible. Sous Windows, des projets indépendants comme WingetUI (voir notre article), ont déjà tenté de combler ce vide. Cet outil libre, basé sur le gestionnaire de paquets winget, permet de centraliser l'installation et la mise à jour d'un grand nombre d'applications. Mais son adoption reste marginale et, surtout, il fonctionne en dehors de l'écosystème officiel de Microsoft.

Le gestionnaire de paquets UniGetUI © CCM

La stratégie de Microsoft revient donc à s'approprier cette idée, à l'intégrer en profondeur au système et à en faire la norme. Reste à voir si les développeurs joueront le jeu, et si les utilisateurs en tireront réellement profit. Car pour que cette plateforme devienne incontournable, encore faut-il qu'elle tienne ses promesses de fiabilité, de clarté et de performance.

En attendant, la firme invite les éditeurs à redre une phase de test en avant-première – il faut er l'entreprise par mail à l'adresse [email protected] –, dans l'espoir de bâtir un écosystème cohérent autour de cet orchestrateur unifié. Mais dans un univers Windows aussi fragmenté, réunir tous les acteurs sous une même bannière ne sera pas une mince affaire. Et dans son billet de blog, n'évoque aucune échéance. On verra si ce beau projet sortira ou joiur ou si, comme d'autres, il finira discrètement aux oubliettes. Wait and see !