Finie la confusion : Microsoft va standardiser l'USB-C sur PC

Finie la confusion : Microsoft va standardiser l'USB-C sur PC

Microsoft entend mettre fin à l'anarchie qui règne depuis des années autour des ports USB-C sur PC. Pour la version 24H2 de Windows 11, l'éditeur va fixer des règles strictes pour que chaque prise fonctionne enfin comme promis.

Beaucoup d'utilisateurs de PC ont déjà connu ce genre de situation : un ordinateur flambant neuf, un câble USB-C dernier cri, un écran externe à brancher… et rien ne se e. Aucun signal. Pas d'image. Pas même un message d'erreur. Depuis des années, ce genre de mésaventure illustre le grand malentendu de l'USB-C. Derrière son apparente simplicité — un seul port pour charger, transférer et afficher — se cache une jungle de normes et d'implémentations hasardeuses. Microsoft a décidé d'y mettre de l'ordre, comme l'éditeur l'explique dans un article publié le 30 mai 2025 sur son blog technique.

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Ce n'est pas le connecteur qui est en cause. Techniquement, l'USB-C peut tout faire : délivrer jusqu'à 240 watts de puissance, transférer des données à 80 voire 120 Gbit/s, gérer plusieurs écrans, alimenter des stations d'accueil, et même faire er du PCIe pour brancher des GPU externes. Le problème vient d'ailleurs : tous les ports USB-C ne se valent pas, et il est aujourd'hui impossible, même pour un utilisateur averti, de savoir ce qu'un port e simplement en le regardant. Certains ne transmettent que des données à faible débit, d'autres ne permettent ni recharge, ni affichage. Résultat : frustration et dépannage à l'aveugle.

USB-C : des certifications claires pour Windows 11 24H2

Pour enrayer ce chaos, Microsoft mise sur la certification WH (Windows Hardware Compatibility Program). Avec la mise à jour 24H2 de Windows 11, l'entreprise exige des fabricants de PC qu'ils respectent un cahier des charges beaucoup plus strict. Tout port USB-C devra désormais être compatible avec la recharge (Power Delivery), l'affichage (DisplayPort Alt Mode) et les pilotes standards de Windows. Chaque machine certifiée devra aussi inclure des composants validés par les organismes responsables des normes, comme l'USB-IF ou le consortium VESA.

© Microsoft

Les systèmes haut de gamme affichant des débits de 40 ou 80 Gbit/s devront, eux, aller encore plus loin. Microsoft impose la compatibilité totale avec USB4 et Thunderbolt 3, le de deux écrans 4K à 60 Hz, l'alimentation minimale de 15 watts, ainsi que le tunneling PCIe — indispensable pour connecter des SSD ou des cartes graphiques externes. Une exigence qui vise à garantir une cohérence dans les performances, quelle que soit la marque du PC.

Mais cette tentative de normalisation, aussi louable soit-elle, soulève aussi des questions. Microsoft promet que toutes ces contraintes seront testées de manière rigoureuse, via un kit de laboratoire dédié, le HLK. Pourtant, l'entreprise n'est pas irréprochable en matière de suivi technique. Le processus de mise à jour de Windows, régulièrement critiqué pour ses instabilités et ses bugs de compatibilité, alimente une forme de scepticisme chez les professionnels. Le problème n'est pas seulement matériel, mais aussi logiciel. Faire fonctionner tous les ports USB-C de manière homogène exige une coordination impeccable entre les constructeurs, les fournisseurs de puces et les développeurs de pilotes. Et sur ce terrain, Microsoft a encore des progrès à faire.

Reste que cette initiative, si elle est bien appliquée, pourrait changer la donne. Pour la première fois, un acteur majeur du secteur impose une norme claire qui protège l'utilisateur de la roulette russe des ports USB-C. À condition, bien sûr, que les fabricants jouent le jeu. La certification WH reste volontaire : rien n'oblige les marques à s'y soumettre, si ce n'est l'attrait du label "Windows certifié". Et pendant ce temps, les consommateurs devront continuer à se méfier des câbles non marqués et des ports mystérieux.

À défaut de révolutionner immédiatement le paysage, Microsoft pose les bases d'un futur plus lisible. Il était temps.