Copilot pour Microsoft 365 : une IA qui fait chèrement payer ses services

Copilot, l'assistant dopé à l'IA de Microsoft, fait enfin ses débuts dans la suite bureautique Microsoft 365. Une petite révolution qui devrait changer la vie des utilisateurs, mais dont le prix va faire grincer des dents !
Cette fois, c'est du concret : Copilot est enfin intégré dans les applications et services notre article).
Microsoft Copilot : une IA qui révolutionne Microsoft 365
En mars dernier, Satya Nadella, président-directeur général de Microsoft, déclarait sur le blog de l'entreprise que Copilot "marque la prochaine étape majeure dans l'évolution de la façon dont nous interagissons avec l'informatique, ce qui changera fondamentalement la façon dont nous travaillons et débloquera une nouvelle vague de croissance de la productivité. Avec notre nouveau copilote pour le travail, nous donnons aux gens plus d'autonomie et rendons la technologie plus accessible à travers l'interface la plus universelle - le langage naturel." Alors, en quoi Copilot s'annonce-t-il comme une véritable révolution ?
Pour Jared Spataro, responsable de Microsoft 365, "Copilot est une toute nouvelle façon de travailler". Comme le rapporte Word, ou encore donner un coup de pouce pour utiliser des fonctions comme les tableaux croisés dynamiques dans Excel. Pour rappel, Edge 111 bénéficie du même ajout, l'onglet "Détecter" étant devenu "Copilote", un module capable d'afficher toutes les données d'un site, proposer des contenus similaires et des textes à l'aide de l'IA de Bing.
L'une des utilisations les plus intéressantes de Copilot est sa capacité à générer sur PowerPoint une présentation de 10 diapositives (maximum) à partir d'un simple document Word. Il suffit de le lui demander, un peu comme on le ferait avec une question pour le DesignerBot de Beautiful.ai.
Copilot s'annonce également très prometteur dans les autres applications de la suite Microsoft 365. Ainsi, dans Word, l'assistant peut rédiger des documents à partir d'autres fichiers. Le texte généré par l'IA peut ensuite être librement édité et adapté. Il permet également d'analyser et de formater des données Excel. Pratique pour créer instantanément une analyse SWOT (un outil de stratégie d'entreprise) ou un tableau croisé dynamique – ce qui est délicat pour les novices. Dans Teams, Copilot permet de transcrire des réunions, de rappeler à l'utilisateur des éléments qu'il aurait pu manquer – en arrivant en retard par exemple – ou de résumer les mesures à prendre tout au long d'une réunion. Notons qu'une extension de l'assistant est également présent dans l'interface d'appel de Teams et dans les conversations. Enfin, dans Outlook, il permet de trier ses e-mails plus rapidement et de créer des brouillons de réponse avec des boutons pour adapter le ton ou la longueur de message.
Microsoft Copilot : un système avec une fonction Business Chat
Forcément, avec les IA, on craint forcément les erreurs et les hallucinations, ces moments où elles se mettent à faire n'importe quoi. "Parfois, Copilot aura raison, d'autres fois il se trompera utilement, vous donnant une idée qui n'est pas parfaite mais qui vous donne quand même une longueur d'avance", avait déclaré Jared Spataro lors de sa conférence en mars. Il ne faut donc pas prendre pour argent comptant son travail et rester méfiant. Mais autant une erreur se voit facilement dans un e-mail, autant c'est plus délicat avec un tableau Excel avec des centaines de lignes !
"Pour créer Copilot, nous ne nous sommes pas contentés de connecter ChatGPT à Microsoft 365", explique Jack Spataro. "Microsoft 365 Copilot est alimenté par ce que nous appelons le système Copilot. Ce système combine les applications Microsoft 365 telles que Word, Excel et PowerPoint avec le graphique Microsoft de données et d'intelligence et GPT-4." Pour faire simple, les requêtes de l'utilisateur ent par les différents logiciels et le modèle de langage pour fournir les réponses les plus fiables et complètes possibles.
L'entreprise prévoit de lancer une fonction Business Chat, depuis rebaptisée Windows 365 Chat, qui fonctionnera grâce à l'ensemble des données et des applications de Microsoft 365. "Elle utilise le Microsoft Graph pour rassembler des documents, des présentations, des courriels, des notes et des s dans une interface de chat unique dans Microsoft Teams qui peut générer des résumés, des aperçus de planification, et plus encore." De cette façon, Copilot a un accès en temps réel au contenu et au contexte stockés dans le Microsoft Graph. Cela signifie qu'il génère des réponses en s'appuyant sur le contenu professionnel de l'utilisateur – ses documents, e-mails, calendrier, chats, réunions, s et autres données – et les combine avec son contexte de travail – la réunion en cours, les échanges d'e-mails sur un sujet, les conversations de chat eues quelques jours auparavant – pour "fournir des réponses précises, pertinentes et contextuelles." Les utilisateurs de la version Preview peuvent d'ores et déjà essayer Chat sur Microsoft365.com, Teams et le navigateur Bing lorsqu'ils sont connectés à leur compte professionnel.
Microsoft Copilot : quid de la sécurité des données ?
Copilot promet de révolutionner l'usage que l'on a de la suite bureautique. Cela représente un gain de temps considérable et devrait donner un sacré coup de main aux utilisateurs qui ne maitrisent pas bien toutes les subtilités et fonctions de Microsoft 365. Notons toutefois que l'annonce de la firme de Redmond était intervenue quelques jours seulement après que Google a annoncé des fonctions d'IA similaires pour Google Workspace (Gmail, Docs, Sheets...). C'est décidément la guerre entre les deux géants du numérique ! Toutefois, cette vitesse d'innovation et le manque de fiabilité de ses modèles d'IA ne manquent pas de susciter quelques inquiétudes, notamment au niveau de la sécurité des données professionnelles des utilisateurs.
Sur ce point, Microsoft essaye d'être rassurant. "Nous expliquons clairement comment le système prend ses décisions en indiquant les limites, en renvoyant aux sources et en invitant les utilisateurs à examiner, à vérifier les faits et à ajuster le contenu en fonction de leur expertise en la matière", expliquait Jack Spataro dans un billet de blog, promettant que l'IA ne sera pas entrainée à partir des données des utilisateurs. Une déclaration qui laisse un peu septique lorsque l'on sait que l'entreprise avait licencié son équipe dédiée à l'éthique de l'intelligence artificielle. Celle-ci avait pour mission d'identifier les risques posés par l'adoption par Microsoft des modèles de langage d'OpenAI dans ses logiciels et ses services...